COMMUNIQUE DE PRESSE

" MOUVEMENT DU CONGRÈS NATIONAL D'AFGHANISTAN "


Constitution du
MOUVEMENT DU CONGRÈS NATIONAL D'AFGHANISTAN
pour un Afghanistan démocratique et laïque
Bruxelles - 10 novembre 2001

 

Les Assises constitutives du " Mouvement du Congrès national d'Afghanistan " (MCNA) se sont tenues le 10 novembre 2001 à Bruxelles.
Elles ont réuni plus de 400 participant-e-s représentant l'ensemble des ethnies et des sensibilités politiques et religieuses de l'Afghanistan.

Le MNCA s'est doté :
- d'un conseil d'orientation de 49 membres ;
- d'un bureau de coordination de 13 personnes, dont 6 femmes.

Latif PEDRAM, intellectuel et écrivain qui fut contraint de quitter l'Afghanistan en 1998 et réside depuis cette date à Paris, en est le porte-parole.


OBJECTIFS

Le MNCA s'est formé en vue d'œuvrer à l'instauration, à terme, d'un régime démocratique et laïc en Afghanistan.

À cette fin, il s'emploiera à :

o informer et sensibiliser les opinions publiques et les responsables politiques sur les enjeux cruciaux de l'option démocratique et laïque en Afghanistan ;
o développer des propositions politiques conformes aux aspirations du peuple afghan.

Phénomène remarquable, non seulement cette initiative rencontre un écho favorable, mais elle suscite, et ce, pour la première fois, un débat politique consistant, tant en Afghanistan qu'au sein de la diaspora afghane.


Contacts (Paris - France)

Latif PEDRAM
Courriel mcnafghan@hotmail.com

LE CONTEXTE

Près d'un quart de siècle de guerre ininterrompue ont contraint près d'un quart de la population afghane à l'exil. Soit dans des pays limitrophes, soit au loin. C'est ainsi que la quasi totalité des élites - intellectuel-le-s, scientifiques, économistes, artistes, responsables politiques, cadres, etc. - vit, depuis plus ou moins longtemps à l'étranger, notamment dans les pays européens ou aux Etats-Unis.

Ces femmes et ces hommes, de toutes appartenances ethniques, représentent une force, sinon la force indispensable à la reconstruction politique, économique et sociale de l'Afghanistan.
Ils et elles partagent les mêmes idéaux de liberté de conscience, de paix, de démocratie et d'indépendance. Idéaux qui sont des droits, souvent conquis de haute lutte, dans leurs pays d'accueil. Aspirations dont on ignore trop souvent qu'elles existaient en Afghanistan avant l'invasion soviétique de 1978, et que le commandant Massoud a tenté de faire entendre, n'obtenant en retour qu'indifférence…

L'inacceptable situation de l'Afghanistan résulte d'un processus d'ingérences multiples - politiques, militaires et économiques - à l'œuvre depuis 1978, dont le dernier avatar en date fut la dictature talibane, et la présence d'Oussama Bin Laden et de ses mercenaires.
La résistance du peuple afghan confronté aux tentatives successives d'occupation n'est plus à démontrer. Mais, tant la faiblesse de l'organisation politico-institutionnelle du pays que la répression et/ou l'élimination des forces démocrates n'ont jamais permis d'assurer la transition du militaire au politique.

Cette transition représente aujourd'hui un enjeu crucial. Plans et projets se multiplient censés fonder un avenir politique viable et pérenne… Cependant, même dans l'hypothèse d'une élimination définitive du joug taliban, les " solutions " envisagées - retour du roi Zaher Shah, Loya Jirga, présence de talibans supposément " modérés ", entre autres - ne peuvent permettre une " sortie de crise " satisfaisante et durable. En effet, elles ne font que reconduire des options dont l'histoire a démontré l'inefficacité ou la nocivité.
Elles n'offrent, surtout, ni perspective démocratique, ni garantie de coexistence pacifique avec les pays voisins.

Or, ces deux exigences sont centrales, prioritaires.
Dès lors, toute réflexion et tout projet relatifs à la structure politique future de l'Afghanistan doivent nécessairement prendre en compte le " droit des peuples à disposer d'eux-mêmes " tel que défini dans la Charte des Nations-Unies ainsi que la question des libertés fondamentales, des droits humains, de la démocratie, du pluralisme politique, de la paix.
De même doivent-ils pouvoir assurer, d'une part la rupture avec les logiques d'affrontement - politiques et religieuses notamment - qui ont conduit l'Afghanistan au bord du gouffre, d'autre part l'intégration des nouveaux acteurs politiques et sociaux qui ont émergé durant ces vingt-trois ans de guerre quasi ininterrompue.
Il s'agit là de préalables obligés, non d'éventuelles retombées envisageables à moyen ou long terme...

L'Afghanistan n'a pas plus vocation à demeurer un bastion traditionaliste qu'un terrain de " Grand Jeu ".

Il n'est d'autre alternative politique viable que démocratique et laïque